Certains sont marqués, dès le plus jeune âge, et leur vie ne sera pas un long fleuve tranquille, bien au contraire. C'est le cas de Jacques, jeune adolescent en mal de repères entre un père chauffeur routier, alcoolique et violent à son retour de tournée, et sa mère aux mœurs plus que légères qui arrondit ses fins mois et tue son ennui par quelques passes.
Le seul rayon de soleil de Jacques, c'est Lily, sa petite sœur.
Dans cette petite bourgade du Sud-Ouest du début des années 70, un homme fort en gueule, Maire et boucher du village, fait fortune avec sa spécialité, son pâté recette à l'ancienne.
Vous l'aurez compris avec le titre de cet album, l’ingrédient principal de cette succulente recette, c'est du chat.
Jacques aura le malheur de découvrir le secret de Charon le boucher. A partir de cet instant la spirale infernale est enclenchée qui amènera Jacques à passer plusieurs années dans un centre d'éducation surveillée. C'est l'apprentissage de la délinquance, sa reconnaissance de chef de bande puis le grand banditisme, la suite logique de son parcours.
Philippe Pelaez nous offre une histoire digne des plus grands romans noirs du genre. Dès les premières pages on comprend que le parcours de Jacques sera semé d’embûches et qu'il n'y aura pas de rédemption possible. Malgré une intelligence au-dessus de la moyenne, il est un enfant du caniveau et ses rêves d’ascension dans le milieu de la nuit toulousaine causeront sa perte.
Le dessin très charbonneux de F.J.Porcel renforce la noirceur de l'histoire et nous immerge dans ces années 70, le tout servi par des dialogues taillés à la serpe, dignes des meilleures répliques du Maître en la matière, M. Michel Audiard.
Je ne peux m’empêcher d'en partager une avec vous, il s'agit de la description de Charon le boucher.
Ceux qui ne l'aimaient pas l’appelaient « Charon la Charogne »
Et ceux qui l'aimaient bien l’appelaient aussi « Charon la Charogne »
C'est vous dire s'il était aimé.
Tout est dit.
Fabrice